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Elections Chambres d'agriculture 2013 Toutes les réponses de Jean Mouzat (Modef) à vos questions

Pendant plus d'une heure, lors d'un tchat organisé mardi 8 janvier 2013, Jean Mouzat, président du Modef, a répondu à vos questions sur le programme de son syndicat pour les élections Chambres d'agriculture 2013. Retrouvez toutes les réponses qu'il a apportées pendant ce tchat.

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Jean Mouzat, président du Modef, explique les lignes revendicatrices de son syndicat pour les prochaines élections Chambres d'agriculture 2013. (© Terre-net Média)
Pac, politique d'installation, alliances avec la Confédération paysane dans certains départements...: retrouvez toutes les réponses que Jean Mouzat, président du Modef a apportées pendant une heure de tchat élections Chambres d'agriculture 2013 consacré au programme électoral de son syndicat.

Retrouvez prochainement l'interview vidéo de Jean Mouzat.

dumergue thierry : quelle est votre position sur les OGM ?

Jean Mouzat :  Nous avons été contre toute forme d'essais Ogm mal maîtrisés ou en plein air. Mais, nous sommes favorables à l'évolution scientifique. Et nous souhaitons que la science évolue pour la recherche médicale. Nous refusons les Ogm pour l'alimentation animale et humaine. Le scandale de la vache folle n'est pas si loin, soyons vigilants sur ces technologies.

bob8365 : "Bonjour,
Je ne suis pas encarté, j'aimerais savoir si le débat avance au niveau de la représentation syndicale dans les chambres d'agriculture. Aujourd'hui, seul le syndicat majoritaire impose son dictat pour supprimer encore et encore des agriculteurs au profit de l'agroalimentaire et de la grande distribution (et Sofiprotéol aussi). Pour finir, il ne restera plus que des énormes exploitations avec un taux d'endettement à se pendre !! Ou alors, il ne restera plus que des agri administrateurs ou présidents, en tous cas, moi je ne m'y retrouve vraiment pas dans cette mafia actuelle, un peu de démocratie bordel !!!
@+"

Jean Mouzat :  En tant que président du Modef, c'est mon travail de tous les jours. Le syndicat majoritaire joue le rôle de véritable rouleau compresseur, qui dispose de moyens considérables. Je vous invite à nous rejoindre rapidement dans le combat que mène le Modef aux côtés de toutes les structures syndicales progressistes.

lucide40 : "les aides pac sont pour les agriculteurs indispensables a leur revenu. Or 20% des plus gros paysans s'accaparent 60% des aides. Ds mon département les plus gros beneficiaires perçoivent jusqu'a 280000e alors qu'ils réalisent des résultats exceptionnels grace nottament au prix du maïs et cette rente leur permet de s'accaparer le foncier au détriment de l'installation...
Pensez vous que cette situation est tenable vis a vis du contribuable et vis a vis des petits et moyens paysans qui se partagent les miettes?"

Jean Mouzat :  Le Modef est pour une refonte totale du système de redistribution des aides. Nous souhaitons limiter à tous le porte-feuille d'aides à 150.000 €, avec une modulation à partir de 50.000 €. Nous voulons aussi renforcer les aides aux 50 premiers hectares. Aujourd'hui, un céréalier qui a 150 ha n'est pas un gros céréalier. Et le prix des céréales est revenu à un prix que nous connaissions il y a vingt ans.

Donc ce n'est pas le prix des céréales le véritable problème. Mais on continue à abonder cette production avec des aides, à même hauteur que lorsque le prix était à un niveau catastrophique, et ce, sans limitation de surface. Les éleveurs, eux, auraient mérité des aides supplémentaires.

quitounette : il faut revoir d'urgence les aides pac ce n'est pas normal que des céréaliers qui ont dans leur dpu historique les adl et les primes bovins males entre autre alors qu'ils n'ont plus de bovins sur leur exploitation.qu'attendez vous pour sauver les exploitations laitière qui n'ont pas 80ha de scop a coté?

Jean Mouzat :  Ce qui pose problème, c'est la disparition des quotas laitiers et l'éffondrement du prix du lait, et la banalisation du lait, sans tenir compte des critères géographiques qui faisaient la richesse de certains territoires (Comté, etc…).

Au contraire, le consommateur est de plus en plus à la recherche de produits haut de gamme, de qualité supérieure, à l'origine tracée. Si le Modef a davantage de pouvoir au sein des chambres d'agriculture, il pourra devenir un interlocuteur du ministre de l'agriculture pour lui demander de mettre en place une véritable politique agricole qui tiendra compte des intérêts des producteurs laitiers dans ce pays.

Vine : Que pensez vous mettre en place pour permettre le financement de l'installation des jeunes agriculteurs, dans le cadre du renouvellement des générations? Sachant que le prix moyen d'une exploitation transmissible économiquement est entre 300 000 € et 500 000 €, et que les banques demande entre 10 et 20 % d'autofinancement !

Jean Mouzat :  On aborde plusieurs problèmes. Il y a celui de la rentabilité des exploitations et celui de la transmission d'exploitations qui ont grossi. Il faudra trouver des solutions pour la transmission. Qui peut acheter du foncier aujourd'hui. Il faudra trouver des financements. Les Safer devront retrouver le rôle qui était le leur. Pour financer, il faut faire attention que la terre ne devienne pas un bien sur lequel on spécule.

Il faut absolument maîtriser la hausse du foncier. Pour cela, il faut absolument lutter contre l'artificialisation des terres. Les Safer doivent acquérir en priorité les exploitations à transmettre pour les réattribuer à des jeunes qui veulent s'installer. De plus en plus de collectivités se rendent compte que leur territoire se désertifie. Ces dernières réfléchissent à la manière de maintenir des exploitations. On en est là.

Yohan Bommet : Soutenez vous autant le projet d'une personne qui est non issus du milieu agricole que celui qui y ai ?

Jean Mouzat :  Aucune différence ne doit être faite. J'installe dans ma commune des jeunes qui sont absolument non issus du milieu agricole, en mettant à disposition une ferme qui appartient à la collectivité. Au lieu d'agrandir les exploitations, il vaut mieux installer des jeunes non issus du milieu agricole. Ces jeunes ont toute leur place dans l'agriculture.

Nous devons accepter cette mutation de l'agriculture. Il faut faciliter l'accès à l'installation pour tous, en renforcant les aides. Mais il faut aussi penser à "l'aide humaine", une sorte de parrainage pour accompagner les jeunes. Dans ce domaine, les chambres d'agriculture ont un rôle à jouer.

jean Fran : "Bonjour,

selon vous le scrutin actuel (la liste majoritaire obtient la moitié des sieges) est il logique ? et réellement représentatif des agriculteurs? "

Jean Mouzat :  Non. Nous sommes favorables depuis toujours à la proportionnelle intégrale pour ce scrutin, avec nécessité, pour celui qui obtient au moins un siège, d'être associés à toutes les commissions et au bureau.

guilbert thierry : votre syndicat ,n est pas present partout ,pensez vous reellement inflechir une politique productiviste ou l agriculteur ne serait qu un apporteur de matieres premieres ?

Jean Mouzat :  Oui je le pense, même si nous ne serons présents que dans une vingtaine de département. Nous avons tout de même une présence dans de nombreux départements. Et chacun connait l'influence du Modef dans ces départements pour lutter contre cette agriculture ultra-libérale.

 bertrand : LES CHAMBRES D AGRICULTURE NE SONT-ELLES PAS DES STRUCTURES "DEPASSÉES" D UN AUTRE AGE ??? TROP COUTEUSE TROP ENCRÉE DANS UN PASSÉ ENCORE TROP LOURD. ELLE N ONT PAS CONTRIBUÉ DEPUIS A 50 ANS A FORMER DES AGRICULTEURS DYNAMIQUES ET AUTOMNOME... QUELLE LOURDEUR SE TRAINE ENCORE L'AGRICULTURE FRANÇAISE PAR RAPPORT AUX PAYS DU NORD...NL,B,DK,D....

Jean Mouzat :  Le Modef a envie de redonner un coup de jeune aux chambres d'agriculture. Je comprend votre sentiment qui anime votre propos. Nous voulons des chambres d'agriculture dans tous les départements. Nous souhaitons qu'elles restent départementales, par souci de proximité, et qu'elles redeviennent un véritable outil au service d'une agriculture moderne, nécessaire à un pays comme la France.

Mais "moderne" ne veut pas dire forcément "grosses structures", mais une agriculture très productive, qui occupe les territoires, une agriculture de proximité, et c'est une agriculture économiquement forte et socialement indispensable à un pays comme le nôtre. Les services techniques des chambres d'agriculture doivent être modernisés et étoffés, et les hommes mis au service de l'agriculture et des agriculteurs.

Les services doivent être publics et donc gratuits pour la formation et l'installation. L'étude de dossiers pour les agriculteurs en difficulté doit être gratuit. Tous les agriculteurs qui dégagent moins de 15.000 euros de revenu par an doivent avoir accès aux services techniques gratuitement.

christophe : ne pensez vous pas que la pac devrait conforter d"avantage les éleveurs et un peu moins les gros céréaliers?

Jean Mouzat :  Bien évidemment qu'aujourd'hui, il faut aider les éleveurs. Mais voilà, forcer le trait sur les premiers hectares et installer des jeunes. Mais sur des élevages dont la taille de troupeau reste maîtrisable humainement.

Certains élevages qui se sont agrandis d'une façon démesurée, n'ont pas pu répondre aux exigences du métier des points de vue financier, social et environnemental, et ces exploitations sont arrivées à un point de non retour. Il faut redonner les moyens à des gens de revenir travailler sur les territoires.

Il y en a marre des gens qui soutiennent un système qui détruit l'environnement et détruit les hommes et les emplois dans les territoires.

 Arnaud : Quelle est votre position sur la réforme de la Pac, et en particulier sur le verdissement des aides?

Jean Mouzat:  Le verdissement des aides : nous devons aller vers une agriculture plus propre. Nous sommes favorables à un verdissement maîtrisé. Il y a des directives, notamment pour les prairies naturelles, qui sont trop excessives. Certaines prairies ont perdu toute leur flore suite à des sécheresses successives, et nécessitent aujourd'hui l'intervention de l'homme pour retrouver toute leur biodiversité, hors la réglementation nous interdit d'intervenir.

Nous sommes favorables dans les grandes lignes des propositions sur la réforme de la Pac, en matière de verdissement, mais il faut absolument y intégrer des nuances régionales. Par exemple, nous voulons assouplir la règle de retournement des prairies permanentes.

Nous sommes favorables aux 7 % de surfaces d'intérêt écologiques, mais à l'échelle de la région, et non pas de l'exploitation.

Nous souhaitons aussi que soit intégrée une légumineuse dans la rotation des cultures des exploitations qui peuvent le permettre.

  

Pour tout savoir sur les Elections Chambres d'agriculture 2013 :

Dossier spécial Elections Chambres d'agriculture 2013

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